Embrasement d'été

A travers l’immensité du Net
Elle l’a allumé, l’indicible fanal
Du pis aller au grand vide conjugal
Une vaisselle rangée après la fête

Maintenant elle en a vraiment marre
De ses solos de balalaïka
De cette multitude de y a qu’à
Elle le choisit s’il veut tenir la barre

Séduite par l’infinie douceur
Des mots qu’il pose avec fraîcheur
Elle a encore un peu peur
De découvrir toute sa verdeur

Elle sait pourtant qu’elle va céder
Comment se pourrait-il que ce jongleur de mots
Cet esprit qui la fait briller comme mille émaux
Ne cache qu’un futile obsédé ?

Au signal tacite de son moteur
Le pourpre aux joues, le souffle court
Elle sort du lit en évitant le balourd
Lui dédiant en arrière un clin d’œil moqueur

Elle quitte ensuite sa trop sage chemise
Vérifiant une dernière fois ses apprêtements
Tous ceux qu’elle ne réserve qu’aux amants
Pour sortir prestement sous la Lune grise

Il a tracé une parabole de photophores
Les bras croisés se tient au milieu
Les jambes écartées comme deux pieux
Pour résister au vent trop fort

Comment décrire la tempête qu’elle déclenche
Éclats de diamants lorsque ondule sa chevelure
Il jurerait qu’au monde aucune armure
Ne résisterai à ce balancement de hanches

Altière et sublime dans sa guêpière
Des cailloux se jouant de son regard abyssin
En piqûres inopinées lui font balancer les seins
Dilatant les pupilles, ranimant la rapière

Enfin à sa portée l’élu quitte la posture
Prenant ses mains pour ouvrir la danse
Subjugués l’un et l’autre comme en transe
Échangeant du regard cent promesses d’azur

Déposant son désir dans l’ourlet de son oreille
Il lui susurre, priant qu’elle le veuille
Que de tous ses atours il la vole et l’effeuille
Lui laissant voir toutes ses merveilles

D'un bandeau de velours noir il l’isole
Entame une sarabande pour les ôter un à un
Ne lui laissant rien d’autre que son parfum
Ponctuant de baisers mouillés à la rendre folle

L’esprit en feu, le corps en impatience
Elle se jette sur lui basculant jusque terre
Une main sur sa bouche l’autre dégageant le fer
En cavalière émérite, elle va lui montrer sa science

très belle illustration, Perle.

Merci beaucoup, c'est tout à fait ça.